Home A la une Quatre questions au Révérend Père Gustav Sanvee, Secrétaire général de la Commission Épiscopale Nationale Justice et Paix

Quatre questions au Révérend Père Gustav Sanvee, Secrétaire général de la Commission Épiscopale Nationale Justice et Paix

Quatre questions au Révérend Père Gustav Sanvee, Secrétaire général de la Commission Épiscopale Nationale Justice et Paix
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A la fin des travaux de l’atelier de  réflexion et d’échanges sur les réformes politiques et institutionnelles au Togo tenu du 11 au 15 juillet 2016, quelques participants se sont prononcés sur les échanges et les perspectives de la dynamique des reformes. Le Haut commissariat  à  la  réconciliation  et  au  renforcement  de  l’unité  nationale  (HCRRUN)   vous propose ici leurs interventions. Cette semaine, la parole est au Révérend Père Gustav Sanvee, Secrétaire général de la Commission Episcopale nationale Justice et Paix.

  1. Que retenir, à votre avis, de l’atelier du HCRRUN auquel vous avez participé du 11 au 15 juillet 2016 ?

Au sortir de l’atelier du HCRRUN, je ressens d’abord une satisfaction et suis habité par un grand optimisme. Je salue l’ambiance et le climat des échanges respectueux et courtois, gages pour l’accueil et la facile réception des conclusions des travaux de l’atelier. Des vérités sur la vie politique et nos tournants mal négociés ou ratés qui auraient pu blesser, ont été accueillis de part et d’autre.

La qualité des communications a contribué au caractère consensuel autour de la nécessité, de l’urgence des réformes politiques et institutionnelles. Ce caractère consensuel a été bien marqué par la volonté de limiter les futurs mandats présidentiels à deux et la préférence au mode de scrutin à deux tours.

Le contenu des présentations a permis d’appréhender les réformes d’une manière plus générale. Tous les secteurs sont concernés par les réformes : foncier, chefferie traditionnelle, justice, administration publique, éducation, économie, institutions de la République (CNDH, HAAC, Cour des Comptes, Cour Constitutionnelle, CENI…).S’y engager franchement, c’est l’ouverture et le début de la longue marche des Togolais vers la réconciliation dans notre pays.

  1. Après l’atelier,  selon vous, quelle approche doivent adopter les différents acteurs pour rendre effectives les réformes au Togo ?

Personne n’ayant le monopole de l’amour du Togo, pour rendre effectives les réformes au Togo, ce sont tous les Togolais qui sont concernés (le parti au pouvoir avec ses ailes marchantes, l’opposition et ses différents démembrements, la société civile dans sa diversité, les médias, le secteur privé, les Forces de Défense et de Sécurité, les déçus et les désintéressés de la chose politique….)

Il est juste de reconnaître que la décision pour la mise en œuvre des réformes revient au Chef de l’Etat.C’est lui qui a créé le HCRRUN, qui a soutenu l’organisation de l’atelier et c’est encore à lui qu’ont été remises les conclusions dudit atelier. C’est donc à lui de donner le coup d’envoi pour enclencher le processus et rendre effectives les réformes. Les yeux des Togolais sont à présent tournés vers lui.

L’approche la plus judicieuse est celle de l’ouverture.Il faudra adopter une démarche inclusive et participative de toutes les couches de notre société (sans oublier les villages les plus reculés). Les remises en question ne doivent pas être personnalisées mais viser le bien commun et l’intérêt de tous.

Il serait par ailleurs, judicieux de saisir le nouvel enthousiasme suscité par l’atelier pour engager diligemment les processus nécessaires à l’effectivité de ses réformes politiques.

  1. Faut-il prioriser les réformes ? Si oui lesquelles opérer en première ligne ?

Vu le retard de notre pays, il va sans dire que les réformes sont toutes prioritaires. Cependant dans l’ordre des priorités, il ne demeure pas moins capital de hiérarchiser l’ordre de ces priorités conformément aux aspirations du peuple ou à ce qui lui serait plus utile. Si en 48h, des réformes ont été possibles dans notre pays, alors, je crois que les points consensuels autour des réformes politiques pourraient s’appliquer rapidement afin d’apaiser les esprits, de donner du crédit aux autres réformes et faciliter leur accueil. On peut deviner que les réformes institutionnelles et celles de tous les services demanderaient beaucoup plus de temps.

D’ailleurs, ne serait-ce pas la raison pour laquelle la CVJR, elle-même, sur les questions de réformes, a fait deux (02) recommandations distinctes notamment le N°5 qui doit connaitre une mise en œuvre rapide et après le N°8 qui englobe l’ensemble des institutions de la République !

Au plan économique, il serait tout aussi utile d’apporter encore plus de soulagement aux populations togolaises par des mesures sociales et des réformes qui seraient perçues positivement.

  1. Votre message à l’endroit des différents acteurs qui croient en l’initiative du HCRRUN en mettant ensemble différents acteurs appelés à réfléchir et à échanger sur les réformes politiques et institutionnelles…

Mon message ne saurait être différent de celui que j’ai communiqué au cours de l’atelier, les dix commandements: la confiance, la bonne volonté politique, l’intérêt du peuple, le bien commun, le partage équitable des richesses du pays….. Ils sont destinés à tous les acteurs et parties prenantes de l’atelier, aux décideurs et aux personnes devant faire des choix mais aussi à toute la population.‘Soyons tous responsables dans la justice et la vérité’, nous ont rappelé les évêques du Togo.

Merci