Interview de Me Joseph Kokou KOFFIGOH
Quatre questions à Me Joseph Kokou KOFFIGOH, ancien Premier Ministre du Togo
« Pour moi, l’Atelier du HCRRUN a été un succès »
A la fin des travaux de l’atelier de réflexion et d’échanges sur les réformes politiques et institutionnelles au Togo tenu du 11 au 15 juillet 2016, quelques participants se sont prononcés sur les échanges et les perspectives de la dynamique des réformes. Le Haut commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) vous propose ici leurs interventions. Cette semaine, la parole est à Me Joseph Kokou KOFFIGOH, Ancien Premier ministre du Togo.
1.Que retenir, à votre avis, de l’atelier du HCRRUN auquel vous avez participé du 11 au 15 juillet 2016 ?
Me Joseph Kokou KOFFIGOH : Pour moi, cet Atelier a été un succès sur quatre points essentiels:
– La qualité de l’organisation, notamment le dévouement du personnel d’encadrement, le service d’accueil et l’aménagement fonctionnelle des lieux ;
– Les thèmes abordés, en ce qu’ils touchent tous les domaines de la vie politique économique, culturelle et sociale de notre pays ;
– L’ambiance des débats, empreinte de convivialité mais aussi de franchise sans oublier l’esprit constructif des participants de tous bords ;
– Les résultats obtenus, qui devraient orienter les décisions politiques à venir, à court et à moyen terme.
2. Après l’atelier, selon vous, quelle approche doivent adopter les différents acteurs pour rendre effectives les réformes au Togo ?
Me Joseph Kokou KOFFIGOH : D’abord du côté du gouvernement, il devra sans délai analyser et s’approprier les résultats des travaux, puis constituer un comité d’experts pour en extraire les éléments susceptibles de nourrir les décisions à court et à moyen terme.
– Du côté des autres acteurs politiques, ils doivent saisir la balle au bond pour sensibiliser leurs militants sur la nouvelle chance qui s’offre au pays. Ils devront profiter de l’occasion pour approfondir le dialogue avec le pouvoir dans le cadre parlementaire et ou extra-parlementaire, afin que les décisions les plus importantes qui seront prises recueillent un large consensus en amont et en aval.
3. Faut-il prioriser les réformes ? Si oui lesquelles opérer en première ligne ?
Me Joseph Kokou KOFFIGOH : À mon humble avis, il ne faut pas se voiler la face: les réformes constitutionnelles et institutionnelles sont celles qui intéressent en premier lieu la classe politique; ce sont elles qui touchent la légitimité de la gouvernance. Cela ne veut pas dire qu’il faudra laisser les autres de côté. Tout ce qui a trait à une meilleure organisation de la société togolaise mérite l’attention. Tout ne peut être fait le même jour, mais il urge de commencer petit à petit.
4. Votre message à l’endroit des différents acteurs qui croient à l’initiative du HCRRUN en mettant ensemble différents acteurs appelés à réfléchir et à échanger sur les réformes politiques et institutionnelles…
Me Joseph Kokou KOFFIGOH : J’ai récemment dit à une station de radio que le Togo est sorti d’une longue maladie. Mais il lui faut encore des traitements pour définitivement guérir et prévenir la rechute. L’initiative du HCRRUN et les résultats qui l’ont sanctionnée constituent une thérapeutique que nous devons accepter. Si les indications prescrites sont consciencieusement observées, nul doute qu’on augmente notre chance de laisser le mal derrière nous. En conséquence le pouvoir, l’opposition, les organisations de la société civile, doivent œuvrer chacun dans son domaine, pour un aboutissement pacifique des réformes envisagées. Comme le répète Monseigneur Nicodème Barrigah chacun doit faire sa part. J’invite en conséquence, chaque acteur qui croit à la pertinence des recommandations sorties de l’atelier du HCRRUN, à jouer pleinement et sincèrement sa partition et à s’efforcer de convaincre les hésitants d’y adhérer.