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Des agents des Forces de l’ordre et de sécurité victimes des violences sociopolitiques indemnisés

Des agents des Forces de l’ordre et de sécurité victimes des violences sociopolitiques indemnisés
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Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) a tenu, du mardi 13 au jeudi 15 juillet derniers à son siège, à Lomé, une session d’indemnisation destinée particulièrement au personnel de la police nationale, victimes des violences sociopolitiques. Pour cette session, près de 90 agents du personnel de la police victimes, en fonction ou à la retraite ou leurs ayant droits, sont rentrés dans leurs droits. Ces victimes ont été identifiées soit à partir de la base de données de la CVJR, soit à partir du rapport d’enquête spéciale indépendante appelée communément « commission Koffigoh ». Cette commission a été mise sur pieds pour faire la lumière sur les violences consécutives aux troubles suite au décès du feu président Eyadema et à l’élection présidentielle de 2005.

C’est une réparation symbolique qui s’inscrit dans le processus de justice transitionnelle pour laquelle le Togo a opté. Il s’agit pour l’État, à travers le HCRRUN, de consoler et soulager ces agents de police qui ont subi des préjudices des violences depuis 1958 à 2005. En d’autres termes, l’Etat ne saurait exprimer une compassion sélective des victimes.

En effet, durant des décennies, lors des manifestations publiques, des dérapages sécuritaires surviennent et des agents des forces de l’ordre subissent des agressions des groupes de manifestants. Parfois, ce sont des commissariats qui sont attaqués et incendiés. Lors de ces violences, des agents de la police ont été  blessés et d’autre ont trouvé la mort ou ont perdu leurs biens.

L’ancien Premier ministre et conseiller spécial au HCRRUN, Me Joseph Kokou Koffigoh, a expliqué que dans l’exercice de leur mission, les agents de la police sont confrontés aux dérapages. Dans ces situations, a-t-il dit, lorsqu’ on compte des victimes, ces éléments de la police sont « oubliés ». Le processus étant de renforcer l’unité nationale, Me Koffigoh a estimé que cette session reste surtout une compassion et une reconnaissance de la difficile mission des victimes. Selon lui, le programme de réparations est conçu sur des éléments de preuve et consiste à faire en sorte que la justice transitionnelle s’enracine effectivement de façon inclusive.

Les victimes bénéficiaires de l’indemnisation ont salué cette initiative du HCRRUN et ont rendu hommage au chef de l’État pour sa politique de réconciliation. « Au nom de l’ensemble des éléments victimes retraités comme ceux qui sont en fonction, je tiens à remercier le président de la République pour sa politique de sécurité et de réconciliation. Victimes des violences sociopolitiques lors du maintien de l’ordre, nous lui exprimons notre gratitude. A tout moment, on pense que les forces de sécurité posent toujours des actes négatifs. Nous sommes très émus qu’aujourd’hui le HCRRUN organise une session pour nous indemniser, car parmi nous, des gens ont été molestés et même tués et leur bien saccagés. Ce n’est pas l’acte de réparation pécuniaire qui compte mais le fait de reconnaître ce que nous faisons pour ce pays. Nous sommes contents. Nous sommes dans un processus de justice transitionnelle. A certains moments donnés, il faut reconnaître que lors de nos missions de sécurité, il arrive aussi des bavures et nous tenons à présenter toutes nos excuses aux peuple Togolais et demandons pardon à l’ ensemble des citoyens qui ont été victimes de nos exercices de maintien de l’ordre », a souligné une victime, officier de police à la retraite.

Par ailleurs, d’autres sessions d’indemnisation seront organisées par le HCRRUN pour le reste des victimes non encore satisfaites issues des rangs de la police nationale. Il sera également programmé des sessions destinées aux personnels du ministère des Armées victimes (militaires et gendarmes) ainsi que d’autres corps.